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Photo du rédacteurChristophe Fraefel

L'IA et la pleine conscience

Dernière mise à jour : 5 août 2023

Article paru dans la revue Transfert no15 de l'ARFOR (Association des professionnels de la formation d’adulte)


Un récent post sur LinkedIn m’a interpellé. Il traitait d’une nouvelle étape franchie en matière d’Intelligence Artificielle (IA). Il annonçait aussi des chamboulements à l’école et dans l’obtention de compétences. Mais, me direz-vous : quel rapport entre l’IA et la méditation et la pleine conscience ? Rien a priori. Sauf que...


Une ne heure après cette lecture, quelque chose en moi bouillonnait. Alors je me suis adonné à mon réflexe acquis de pleine conscience : la pratique méditative informelle. C’est-à-dire m’arrêter. Revenir à ma respiration et aux sensa- tions de mon corps. Il s’agit d’observer mes sensations, mes émotions, mes pensées. Tiens, un picotement dans les mains. À cette sensation – allez savoir pourquoi ! – se sont ajoutés une curiosité et un sentiment d’attirance de la nouveauté. De plus, ces sensations ont fait émerger la pensée suivante : « L’IA va-t- elle bientôt me remplacer dans mon tra- vail de formateur ? Peut-elle penser ? »


Une inquiétude pour laquelle j’ai utilisé un processus de régulation de l’anxiété fondé sur la pleine conscience (voir le pro- cessus en bas de l’article). Après cela, je devais en avoir le cœur net et me livrer à un petit jeu. Histoire de voir ce que cette AI a dans le ventre...

AI, toi qui sais tout, dis-moi tout !

Le post en question retrouvé, j’ai creusé le sujet. « Quelle est la différence entre une pensée et l’intelligence artificielle ? », ai-je demandé à l’IA. Et celle-ci m’a répondu : « La pensée est le processus mental par lequel les individus réfléchissent, raisonnent et prennent des décisions. C’est un processus cognitif qui implique l’analyse, la compréhension et la résolution de problèmes. L’ intelligence artificielle, en revanche, est l’application de technologies informatiques pour créer des systèmes capables de simuler l’ intelligence humaine. L’IA utilise des algorithmes et des modèles complexes pour traiter des données et prendre des décisions de manière autonome. »

Wow ! Curieux, j’ai poursuivi mon interrogatoire homme-machine : « L’IA va-t-elle finir par penser pour nous ? » Et la réponse suivante a fusé :

« Il est peu probable que l’intelligence artificielle puisse remplacer les pensées humaines. L’IA est conçue pour simuler l’ intelligence humaine, mais elle ne peut pas reproduire la complexité et la richesse de la pensée humaine. L’IA peut traiter des données et prendre des décisions de manière autonome, mais elle ne peut pas avoir des émotions, des motivations ou des croyances comme les êtres humains. De plus, l’IA est encore largement limitée dans sa capacité à résoudre des problèmes complexes et à s’adapter à des situations inattendues, contrairement aux humains qui peuvent utiliser leur expérience et leur intuition pour faire face à de nouvelles situations. Enfin, il est important de noter que l’IA est un outil créé par les êtres humains et ne peut pas agir indépendamment de leur volonté. »

Bien! Je me sentais un peu plus rassuré. Je n’en ai pas moins lancé une troisième question : « L’IA va-t-elle remplacer les formateurs ? » A quoi l’algorithmie a déclaré :

«Il est possible que l’IA puisse remplacer certains formateurs dans certaines situations, mais il est peu probable qu’elle puisse remplacer complètement les formateurs. L’IA peut être utilisée pour offrir des instructions et des leçons de manière automatisée, ce qui peut être utile pour des tâches répé- titives ou pour des domaines spécialisés où l’ information est largement connue et établie. Cependant, l’IA ne peut pas remplacer les formateurs pour des tâches qui nécessitent une interaction humaine, comme l’ écoute active, la fourniture de feedback adapté ou la gestion de situations difficiles. De plus, l’IA ne peut pas remplacer la créativité et l’ innovation des formateurs humains, qui sont souvent nécessaires pour adapter les leçons aux besoins et aux intérêts des apprenants. En fin de compte, l’IA peut être un outil précieux pour les formateurs, mais elle ne peut pas remplacer leur rôle essentiel dans l’enseignement. »

Par ces trois questions, je m’étais forgé une idée sur le sujet. Mon inquiétude s’était aussi un peu apaisée.


Une place pour l’humain, une autre pour l’IA et la pleine conscience

Au fond, dans notre domaine, la digitalisation ne constitue guère un « pas à franchir ». Abordons-la comme une « veille constante » relative à ce que les nouvelles technologies peuvent nous apporter. Notre humanité commune fait que nombre d’entre nous avons des craintes similaires. Avez-vous déjà pensé : « Avec la digitalisation, vais-je perdre mon beau métier ? », « Vais-je pouvoir m’adapter et être à la hauteur de tous ces changements ? » Angoisses légitimes. Néanmoins, je suis persuadé que l’IA a raison : l’humain possède une plus- value que n’aura jamais la machine. Notre présence. Notre écoute. Notre créativité. Ou le fait d’écrire une chronique sur l’IA alors que le thème est la méditation et la pleine conscience ! Et peut-être que cela vous incitera à aller plus loin en la matière. Ou vous donnera envie de nous rencontrer au sein de l’ARFOR afin de vaincre notre solitude, voire de chercher du soutien ou des solutions pour intégrer ce que l’AI nous réserve de mieux pour nos propres avan- tages en tant que formateurs.

La meilleure des IA ne méditera jamais

Avant de conclure, une invitation à expérimenter un processus de régulation de l’anxiété connu sous le nom du sablier.

  1. Partir de l’expérience difficile vécue par l’observation en pleine conscience (sensations du corps, pensées, ruminations, émotions...)

  2. Resserrer notre attention sur notre respiration (3 minutes de respiration consciente)

  3. Se rouvrir à l’ici et maintenant (mes besoins, mes envies, la réponse à donner à ce que je viens de vivre).

Méditer sur nos pensées, nos ruminations est une des méditations de base. C’est destiné à nous faire prendre conscience que nous ne sommes pas nos pensées. Et à nous permettre de décider de nos actions.

Pense toujours, tu m’intéresses

Si vous débutez en méditation, n’ayez pas d’attente particulière. Vivez simplement ce processus de pleine conscience. Bien sûr, quantité de pensées vont vous traverser l’esprit pendant l’exercice. C’est inévitable. Laissez-les passer ! Curieux de savoir combien de pensées nous assaillent par jour, j’ai demandé à l’IA qui m’a répondu :

« Il est difficile de donner une réponse précise à cette question, car la fréquence et la nature des pensées varient considérablement d’une personne à l’autre. Selon certaines études, un humain moyen a environ 60000 pensées par jour, bien que cette estimation soit sujette à controverse. Les pensées peuvent être conscientes ou inconscientes et elles peuvent être liées à des émotions, des actions ou des croyances. Certaines personnes peuvent avoir des pen- sées très fréquentes et intenses, tandis que d’autres peuvent avoir des pensées moins fréquentes et plus calmes. En fin de compte, le nombre de pensées que nous avons chaque jour de nombreux facteurs, y compris notre état d’esprit, notre environnement et notre mode de vie. »

Alors faites preuve d’indulgence à votre égard! Vous pensez, donc vous êtes, clamait Descartes. Aujourd’hui, nous pourrions affirmer : vous êtes, donc vous pensez ! Bonne nouvelle, non ? L’AI ne peut en dire autant !


Christophe Fraefel


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